Frantz Fanon (1925-1961), est un des farouches acteurs de l’émancipation du joug de la domination coloniale, le penseur de la relation d’aliénation entre Blancs et Noirs, plus reconnu et célèbre aux Etats-Unis qu’en France. Sans doute parce qu’il renvoie la France, « grande nation », « pays des droits de l’homme » à ses responsabilités historiques, à ses actes et ses impasses.

Revenir à Fanon, c’est montrer en quoi il a déjà autopsié et vécu tous ces déchirements, le parcours des ultramarins dans une France d’après-guerre, qui ne se débarrasse pas si facilement de ses réflexes coloniaux, la guerre d’Algérie où éclatent toutes ces contradictions, qui perdurent encore ! Où il peut poser la seule question qui vaille : comment sortir de l’aliénation, sous toutes ses formes ?

Montrer Fanon dans la guerre, son regard sur cette réalité, ces cas qu’il a étudiés, personnages et situations extrêmes qu’il a côtoyés, c’est travailler une matière romanesque dense et dramatique. Il tente de montrer sa pensée en acte, à travers les trajectoires de personnages de fiction.
Le film est chargé d’émotion, pas simplement par des séquences d’événement marquants, cela s’attache à peindre un portrait intime et sensible de Frantz Fanon, qu’incarne magistralement Alexandre Bouyer. 

C’est sous cet angle que Jean-Claude Barny et son équipe nous inviter à célébrer l’héritage de Fanon, et partager sa pensée philosophique, ses réflexions dans ce cheminement contre l’aliénation qui reste encore et toujours d’actualité.